Éditeur | Productions d'OZ |
Réf. éditeur | DZ2815 |
ISMN/ISBN | 9782897377328 |
Réf. DIAM | 238217 |
Manuel Saumell Robrero (1817-1870) est issu d’une famille modeste de La Havane. Il travaille le piano seul puis avec Juan Federico Edelmann et la compposition avec Mauricio Pyke. Très vite il exerce une grande activité musicale : concerts en soliste, en trio (avec violon et violoncelle), arrangements, cours, réunions musicales etc. Mais c’est la composition d’une petite cinquantaine de contradanzas qui l’a rendu célèbre.
La contradanza, genre musical et danse, est la version cubaine de la contredanse. Elle aurait une origine anglaise (country-dance), mais également française avec l’arrivée des colons français qui, fuyant la révolte des esclaves de 1791 et la révolution haïtienne, se réfugient avec leurs esclaves à Santiago de Cuba, amenant avec eux non seulement la culture du café, mais aussi leurs musiques et leurs danses (contredanse, menuet etc.). La country-dance se pratique en ligne, une rangée d’hommes face à une rangée de dames, alors que la contredanse (ou «danse vis-à-vis») se danse en «quarré» (appelé plus tard «quadrille»). La contradanza sera vite à la mode dans les salons cubains, mais aussi dans les quartiers plus populaires de La Havane.
Les contradanzas de M. Saumell sont de petites pièces, d’une écriture pianistique simple, écrites avec une grande économie de moyens. Respectant le cadre étroit de la structure traditionnelle bipartite, le compositeur y fait preuve d’une belle richesse mélodique et rythmique. Elles sont remarquables par le contraste entre les deux parties. La première est toujours très proche des formes classiques européennes, alors que la seconde, invariablement créole par l’utilisation des figures rythmiques caractéristiques de la musique cubaine (habanera, tresillo, cinquillo), doit se jouer avec un sentiment populaire. Luisiana en est un exemple frappant, la première partie écrite presque comme de la musique ancienne servant d’introduction à la seconde partie, où sont exprimés les rythmes créoles les plus typiques.
Manuel Saumell a vécu en marge des salons bourgeois de la capitale cubaine où l’on jouait la musique à la mode, emprunte de virtuosité et d’un brillant superficiel. Dans ses miniatures, il réunit une écriture profondément classique et un fort sentiment national cubain.
Dans les arrangements présentés ici, la contrebasse a été traitée comme un appui rythmique, et si le jeu pizzicato est pour la plupart du temps proposé, l’exécutant sera libre de choisir le jeu avec l’archet quand bon lui semblera. Nous remercions chaleureusement Heidi Cecone et Véronique Robert pour leurs précieux conseils de contrebassistes.
L’accompagnement de la guitare est souvent assez simple. Il ne faut pas hésiter, comme nous l’avons fait parfois, à le varier par des arpèges et des renversements d’accords, bien sûr, chacun suivant ses possibilités.
On pourra également adjoindre des percussions légères (claves) qui seront du meilleur effet dans les deuxièmes parties